mardi 24 mars 2009

Phoque l'humanisation, phoque l'anthropomorphisme...

Tout les moyens sont bons pour les lobbying environnementaux. Et lorsque tout les moyens sont bons, tout les excès sont permis et deviennent parfois la norme. À voir aller quelques-uns de ces groupes, nous pourrions aisément les qualifier de religions des temps modernes. L'utilisation du dogmatisme, revendications puritaines de leurs idées, des comportements nous-contre-eux sont devenus courants.

Le doigt pointé, la morale revendicatrice à fleur de peau, la parole d'Évangile et la déformation de l'information de ces groupes lobbyistes dont le tristement célèbre Fondation Brigitte Bardot, ne cessent de prendre de l'ampleur.

Pendant longtemps, on pouvait applaudir l'effort et l'existence même de beaucoup de ces groupes qui nous ont permis de découvrir les activités de groupes d'exploitants, d'entreprises privées, de gouvernements et de situations catastrophiques qui portaient et portent encore atteintes à notre planète, à ceux qui cohabitent avec nous, à notre santé, bref, les raisons sont nombreuses et justifiées.

Sauf que...

Ça ne suffit plus. Il ne s'agit plus d'informer, il faut croire. Il ne s'agit plus d'avertir, il faut pointer du doigt. Il ne s'agit plus d'alerter, il faut jouer sur votre conscience. Que ce soit ces émissions dominicales qui donnent parfois de prendre en otage ceux-là même qu'ils veulent aider pour vous faire suer quelques dollars annuels ou que ce soit ces interventionnistes à l'échelle mondiale qui crient sur tout les toits qu'ils faut criminaliser des activités qu'ils condamnent, peu importe que ce soit vrai.

Plus que la cause, l'important c'est le message.

Le message a pris la place de la cause. La cause n'était plus assez vendeuse. Il fallait corriger le tir. Et lorsque l'on corrige le tir, on ajuste la caméra, on change le messager et son message, et tant qu'à y être, on maquille la victime. La victime, c'est la cause, mais l'important, c'est le message.

Il y a ces émissions dominicales qui jouent à fond la carte des remords (un restant de catholique en nous), mais il y a maintenant ces groupes environnementaux comme la Fondation Brigitte Bardot. Société animalière qui revendique qui revendique pour tout ce qui a quatre pattes et un peu de fourrure, on pourrait - que dis-je, on aimerait!!! - être d'accord avec eux en théorie, on voudrait les suivre dans leur cause.

Mais voilà. Ce n'est pas aussi simple. Et le meilleur exemple est le phoque.

Phoque d'exemple...

Cette fondation se targue depuis des années de défendre la cause en chargeant à fond l'émotion dans leurs messages (le petit phoque blanc, ça vous dit quelque chose?) contre la chasse aux phoques. Peu importe que le message soit vrai, peu importe qu'il raconte des idioties, l'important, c'est le message.

Pourquoi le message ? Parce-que la cause est indéfendable. Noble en apparence, elle ne tient pas en réalité.

Phoques, le film, de Raoul Jomphe et sorti en 2007 en est l'argument le plus clair et le plus fort à cet effet. Pourquoi le ramener sur le tapis ? Parce-que la chasse recommence dans quelques jours et avec la chasse, les mouches que sont les représentants de la Fondation Brigitte Bardot.

Peu importe les raisons écologiques et économiques derrière la chasse, peu importe que la majorité des spécialistes qui ont été interrogés aient confirmés que la douleur est réduite à son minimum, peu importe surtout que le petit blanchon si bellement illustré n'ait aucune pertinence avec la réalité, puisque dans la réalité et ce depuis plus de 10 ans, les chasseurs ne tuent plus les blanchons. L'important, c'est le message. La cause ne suffit plus. Il faut changer le message, changer le messager.

Et à cet égard, pour y réussir, il faut faire de l'anthropomorphisme, humaniser notre cause, en lui prêtant des émotions humaines, en lui collant des comportements humains, en le rapprochant de ce que nous sommes. C'est là, la seule chance de réussite.

Comprenons-nous bien. Si la chasse était faite à l'année, et n'était que le fruit d'un gaspillage éhonté (comme le font les japonais avec les baleines, certains groupes organisés africains avec les éléphants ou les rhinocéros) pour une utilisation injustifiée, j'applaudirais la Fondation. Si la Fondation s'attaquait à des chasses massives illégales, ou des chasses qui auraient pour effet direct d'amener à l'extinction d'une espèce, j'applaudirais la Fondation. Si celle-ci s'attaquait à des groupes qui utilisent des techniques archaiques dans le but de forcer les organismes à les améliorer, j'applaudirais. Si la Fondation corrigeait le tir si on lui faisait part de ses mauvaises informations, j'applaudirais. Si la Fondation était cohérente vis-à-vis de l'Animal dans son ensemble, je respecterais la Fondation.

Malheureusement, je ne respecte pas la Fondation et je condamne son approche bornée et têtue.

En utilisant la technique de l'humanisation des animaux qu'elle veut protéger, elle nous ment. Lorsqu'elle persiste à manipuler l'information avec de fausses vérités, elle nous triche. Lorqu'elle manipule le message et la cause pour mieux faire passer SA cause, elle nous manipule.

Admettons la cause contre la chasse aux phoques (avec les dégâts que cela causerait à l'équilibre de la faune qui en dépend directement et indirectement). Admettons que 250 000 phoques tués au Canada, pendant cette courte période.

Alors pourquoi ne pas s'attaquer au chasseurs d'orignaux qui en tuent 12 000 chaque année, aux chasseurs de cerfs de Virginie qui en tuent 57 000 chaque année ? Pourquoi ne pas s'attaquer à l'élevage de porcs, de boeufs, de volailles ?

Parce-que, c'est inattaquable. Parce-que la cause ne vend pas.

Par contre, un blanchon, ça vend!

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